Faire appel au don d’ovocytes est pour un certain nombre de femmes la seule possibilité d’accéder à leur désir d’enfant. Ceci concerne notamment les femmes n’ayant pas ou plus d’ovocytes utilisables (syndrome de Turner, insuffisance ovarienne ou ménopause précoce, patientes âgées, castration chirurgicale ou dans les suites d’un traitement pour cancer,…)
Pour ces femmes, la fécondation des ovocytes d’une donneuse avec le sperme de leur conjoint ou d’un donneur puis l’implantation de l’embryon ainsi obtenu au sein de leur utérus constitue leur unique espoir de porter un enfant.
Qui peut donner…
Le don d’ovocyte est ouvert aux femmes âgées de 21 à 36 ans. Il n’est dérogé à cette limite d’âge qu’en cas de don connu et avec l’accord de la receveuse. Néanmoins, il faut savoir que chez les femmes de plus de 38 ans, les résultats des traitements de fécondation in vitro (FIV) montrent une diminution importante de la qualité et du nombre d’ovocytes obtenus ainsi qu’un risque accru d’anomalies chromosomiques.
Bien que ce point ne soit pas légalement imposé, il est souhaitable que la donneuse ait déjà un ou plusieurs enfants. L’accord du conjoint – même si à nouveau, il n’est pas légalement nécessaire- est bien sur souhaitable.
Le consentement au don doit faire l’objet d’une convention écrite avec le CPMA, signée en 2 exemplaires (« Convention donneuse d’ovocytes »)
Le don d’ovocytes est un acte volontaire, consenti en dehors de toute pression extérieure, familiale ou autre. En particulier aucune incitation financière ne peut être à l’origine de votre démarche : le don d’ovocytes est un geste gratuit (loi du 6 juillet 2007)
Un dédommagement des frais de déplacement et d’indisponibilité est cependant prévu au terme du don.
Au plan médical, la candidate donneuse d’ovocytes doit être en bonne santé générale et exempte d’antécédents familiaux d’affections héréditaires.
Pour le déterminer, une série d’examens préliminaires seront réalisés :
- une consultation chez l’un des médecins du CPMA (anamnèse, examen clinique général, examen gynécologique et sénologique)
- Une prise de sang (bilan sanguin d’orientation générale, groupe sanguin et facteur rhésus, dépistage des maladies sexuellement transmissibles (HIV, Hépatite B et C, Syphilis), un dépistage génétique (caryotype, X fragile, mucoviscidose,…). Dans certains cas, en fonction de l’anamnèse, des tests supplémentaires peuvent être nécessaires (HTLV-1, malaria, Tryp cruzi,…)
- Un examen échographique et un bilan hormonal (prise de sang) au 3ième jour du cycle, pour déterminer le capital folliculaire des ovaires.
Un entretien avec l’un(e) des psychologues du CPMA est également indispensable. Cet entretien permettra de préciser les motivations et le contexte dans lequel la candidate donneuse d’ovocytes entreprend cette démarche. Il importe que les rôles de chacune – donneuse et receveuse- vis-à-vis de l’enfant à venir soit clairement délimités. Lorsque le don est connu et dès lors que l’enfant né de ce don peut connaitre l’identité de la donneuse, il est important que la donneuse d’ovocytes informe ses propres enfants de sa démarche et des raisons qui l’ont amenée à l’entreprendre.
Les diverses modalités de don…
Il existe plusieurs manières d’effectuer un don d’ovocytes :
Le don volontaire : répond à la démarche de femmes qui se présentent spontanément au CPMA dans le but de faire un don d’ovocytes pour des motifs altruistes. Ce don est toujours anonyme et gratuit. Dans ces cas, les ovocytes récoltés chez une même donneuse peuvent être affectés à plusieurs receveuses (ou couples receveurs)
Le don relationnel ou connu : répond à la démarche de candidates donneuses d’ovocytes recrutées par la patiente ou le couple receveur, le plus souvent au sein de la famille ou dans leur entourage proche.
Le choix de l’anonymat ou non du don doit être murement réfléchi.
La motivation pour le don connu repose le plus souvent sur la relation de confiance existant entre le couple receveur et la donneuse, entre autre concernant sa personnalité, son apparence physique ou sa santé. Ce choix repose également sur le souhait de disposer pour l’enfant à naitre d’une référence génétique, parfois au sein de la même famille.
Cependant le risque de conflit ultérieur est toujours plus important dans ce type de don que dans le don anonyme.
Quel que soit le type de don, connu ou anonyme, donneuse et receveuse sont protégées par la législation belge. Au sens juridique, la mère de l’enfant est toujours celle qui le met au monde. Par ailleurs, aucune action relative à la filiation ou à ses effets patrimoniaux n’est ouverte aux donneuses d’ovocytes. De même aucune action relative à la filiation ou à ses effets patrimoniaux ne peut être intentée à l’encontre de la donneuse par la receveuse ou par l’enfant né de ce don.
Les étapes du traitement
Comme pour tout traitement de FIV , une stimulation hormonale des ovaires est nécessaire lors d’un don d’ovocytes. Cette stimulation associe des médicaments qui s’administrent par voie nasale (spray nasal) ou par voie sous cutanée selon des dosages qui doivent scrupuleusement suivis.
La durée de ce traitement est d’une douzaine de jours environ.
Au cours de ce traitement, des contrôles échographiques et sanguins sont indispensables pour surveiller la réponse ovarienne. Ces contrôles s’effectuent en général après 7 jours de stimulation puis tous les 2-3 jours jusqu’au déclenchement de l’ovulation.
Ce traitement vous demandera donc une certaine disponibilité pour réaliser ces contrôles (le matin de 8h à 9h30).
Lorsque la stimulation ovarienne est adéquate, l’ovulation sera déclenchée par l’injection d’un 3ième médicament, dont il importe de respecter l’heure d’administration de façon précise (en général entre 22 et 23h)
Le prélèvement des ovocytes se fait en hospitalisation de jour sous anesthésie locale du fond du vagin associé à une sédation (anti douleurs puissants) par voie intra veineuse. Vous ne pourrez donc pas travailler ce jour-là (un certificat médical vous sera remis si nécessaire)
A nouveau cette ponction nécessite une certaine disponibilité puisque le jour de sa réalisation n’est connu que 36h à l’avance
Des informations plus détaillées sur le déroulement de ce prélèvement sont reprises sur ce site au chapitre « La FIV »
Les effets secondaires possibles du traitement…
Dans le cadre d’un don d’ovocytes le choix du schéma de stimulation ovarienne vise à réduire au maximum les effets secondaires potentiels liés à ce type de traitement.
Cependant, une sensibilité pelvienne, voire des douleurs abdominales sont possibles en fin de stimulation ovarienne. Dans de rares cas, une hyperstimulation non contrôlée (réponse ovarienne exagérée) peut survenir et conduire à l’annulation du traitement. Exceptionnellement, cette réponse exagérée peut conduire à une hospitalisation de quelques jours pour surveillance médicale.
Lors de la ponction, bien que toutes les précautions soient prises, l’éventualité d’une infection ou de saignement au niveau de l’ovaire (0.2%) ne peut jamais être exclue. Une torsion ovarienne est exceptionnellement observée (0.025%).
A long terme, aucun risque ni aucune complication n’ont été décrits à ce jour. Plus particulièrement, les stimulations ovariennes dans le cadre d’une FIV ne semblent pas augmenter le risque de cancer du sein ou de l’ovaire.
Incontestablement, le « risque » le plus important de ces traitements concerne la possibilité de survenue d’une grossesse au cours du traitement. Il est donc indispensable soit que vous disposiez d’une contraception fiable (stérilet) soit que vous vous absteniez de tous rapports sexuels non protégés et ce même dans les jours qui suivent la ponction.