Bilan de réceptivité endométriale

La muqueuse utérine (l’endomètre) présente une phase de réceptivité limitée dans le temps, que l’on appelle « fenêtre implantatoire » s’étendant du jour 20 au jour 24 dans un cycle de 28 jours.
Le succès de l’implantation embryonnaire repose sur un dialogue complexe entre l’embryon, les cellules endométriales ainsi que les cellules du système immunitaire présentes au sein de l’endomètre en période implantatoire. Il s’agit d’un équilibre précieux, dont les mécanismes ne sont pas entièrement élucidés à l’heure actuelle.

Certaines patientes présentent des échecs d’implantation à répétition en FIV.
L’ESHRE (Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie) a récemment défini ce groupe de patientes comme des patientes ayant bénéficié de l’implantation de 6-8 embryons de bonne qualité, sans obtenir de grossesse.

A l’heure actuelle, ces patientes peuvent bénéficier dans notre centre d’un « bilan de réceptivité endométriale ».
Les patientes ayant obtenu des grossesses biochimiques mais aussi des fausses couches précoces à répétition peuvent également bénéficier de ce bilan, en dehors du cadre d’une PMA.
Les résultats attendus sont une majoration de 35 à 40% des taux de grossesses chez ces patientes en échec.

Le bilan de la réceptivité utérine comporte un versant échographique. Celui-ci étudie tout d’abord l’endomètre en trois dimensions afin d’évaluer son volume. L’échographie en 3D permet encore d’étudier non seulement les artères nourricières de l’utérus (artères utérines), mais surtout le réseau microvasculaire qui se ramifie jusque sous l’endomètre. Ce réseau est évidemment nécessaire à la bonne vascularisation ainsi qu’à la trophicité de l’endomètre en phase implantatoire.

Lors de ce bilan, une biopsie endométriale est également réalisée et permettra l’analyse du système immunitaire local, au sein de l’endomètre.
En effet, un excès de recrutement ou d’activation des cellules de ce système immunitaire peut entraîner un mécanisme de rejet et de destruction de l’embryon, qui est alors reconnu comme « étranger » à la patiente.
Ce prélèvement est réalisé en consultation et ne nécessite pas d’anesthésie.

 

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Les résultats de l’examen échographique sont donnés et expliqués le jour-même par le médecin. En cas d’anomalie, un traitement sera prescrit pour une durée de 3 mois. L’échographie devra à nouveau être réalisée après 3 mois de traitement, afin d’en contrôler l’efficacité. Si le traitement s’avère efficace, la patiente sera rapidement réorientée vers son gynécologue spécialiste en fertilité référent, afin de prévoir le prochain traitement de PMA.

 

 

Les examens d’analyses immunologiques sont réalisées soit à Liège au LBTD, soit à Paris au laboratoire MatriceLAB Innove (Pr. N. Lédée) qui sont plus poussées. Les résultats demandent un délai de 2 à 3 mois. La plupart du temps, des anomalies de trophicité et/ou de vascularisation étant présentes à l’échographie, les résultats seront communiqués lors du contrôle à 3 mois. Dans le cas contraire, les résultats seront communiqués dès leur réception au CPMA. Un traitement à visée immunitaire pourra alors également être prescrit et la patiente sera réorientée vers son gynécologue spécialiste en fertilité référent, afin de prévoir le prochain traitement de PMA.

En pratique

  • Le bilan de la réceptivité utérine doit impérativement être réalisé en phase de fenêtre implantatoire.
  • Le plus souvent, un traitement est prescrit afin de synchroniser l’endomètre. Il s’agit d’un « cycle artificiel » au cours duquel on prépare l’endomètre à l’aide d’un traitement hormonal. Dès le premier jour de vos règles, appelez les infirmières coordinatrices au +32 4 3216575. L’infirmière vous donnera un rendez-vous pour les examens de bilan de la réceptivité endométriale et vous expliquera la marche à suivre.
  • Dans le cas du cycle artificiel, commencez la prise de Progynova 2 mg, 1 comprimé 3x/j dès le 1er jour des règles, et ce jusqu’au jour de l’examen. Une semaine avant l’examen, commencez en outre l’Utrogestan 200 mg, 1comprimé 3x/j, par voie vaginale. Ces deux médicaments doivent être poursuivis jusqu’au jour de l’examen.
  • Dans le cas de cycles parfaitement réguliers ou d’une patiente présentant des contre-indications à un cycle artificiel, l’examen sera réalisé en cycle spontané, entre les jours 20 et 24. Aucun traitement préalable n’est alors nécessaire. Le prélèvement d’endomètre sera dans ce cas envoyé en analyse « classique » pour confirmation de la datation de l’endomètre. En cas de non conformité de la phase du cycle attendue, l’examen devra être à nouveau réalisé à une date ultérieure.